Accueil/Accueillir

Accueil/Accueillir

L’accueil en travail social est un acte professionnel marqué par un type de relation particulier à la personne et du professionnel à lui-même.

 

Le type de relation est marqué par une double dimension :

- d’une part, l’inscription de la rencontre entre la personne et le professionnel dans un lieu (commissariat, gendarmerie, autres) et une unité de temps (celui du moment de l’entretien et de sa durée). C’est la rencontre de la personne « là où elle est ».  

- d’autre part et simultanément, la rencontre de cette personne se fait à un moment particulier et un état particuliers qu’il ne suffit pas seulement de « gérer » mais aussi de comprendre. C’est donc la rencontre de la personne « là où elle en est » dans sa vie, faire lien avec elle. 

 

Cela nécessite donc de proposer un cadre de rencontre qui permet à la personne et au professionnel de se détacher du contexte. Les locaux d’accueil dans un commissariat ou une gendarmerie, la proximité de nombreuses personnes, et d’autres facteurs encore parasitent la rencontre. D’où l’importance d’avoir à sa disposition un vrai bureau. Il favorise l’émergence d’un autre contexte, centré sur la personne et séparé de l’environnement, ouvrant au lien social.

 

Cet accueil n’existe que s’il est une rencontre. Pour qu’elle se produise, le professionnel doit être disponible.

 

Il doit s’être posé, avoir « quitté » ce qu’il faisait avant pour venir dans cet accueil ; sortir de ses représentations et catégories pour permettre à la personne d’être comprise dans sa situation singulière. Il doit déjouer certains des pièges qui font qu’une rencontre ne se produit pas : mesurer comment la personne arrive vers l’ISCG, si elle est là parce qu’elle doit (prescription de venir par un policier, gendarme, assistant social, association, etc.) ou parce qu’elle le souhaite ; si elle a une idée juste de ce en quoi l’ISCG peut être utile ou inutile pour elle (représentations à clarifier). Enfin, il doit écouter comment la personne se représente son problème et lui signifier sa compréhension (écoute active) afin de s’ajuster tant à ce qu’e cette personne vit qu’à sa représentation de ce qu’elle vit.

 

L’accueil est donc un acte professionnel spécifique, complexe, qui va de la construction d’un espace et d’un contexte favorables pour la rencontre à la mise en action d’une posture professionnelle, de savoirs techniques et d’une éthique particulière, dans un objectif de faire lien avec la personne.

 

Idée vraie et fausse 

« Comme les ISCG, les policiers et gendarmes font de l’accueil».

C’est vrai. Les deux formes d’accueil peuvent avoir des points similaires. Mais le terme accueil ne recouvre alors pas la même définition. Accueillir à l’accueil général, c’est, sous un comportement respectueux de codes sociaux, identifier à travers un regard restreint (infractionnel ou pas ? acte ou démarche devant passer par commissariat/gendarmerie ou pas ?) si ce que la personne demande (et seulement demande) peut trouver une réponse auprès de ce service. Pour l’ISCG, la question de la demande n’est qu’une des parties de ce qui est évalué. Cet accueil social cherche les conditions pour que la personne se confie et puisse se sentir accueillie telle qu’elle est, là où elle en est. Cela dépasse le simple respect de codes sociaux et le regard restreint sur la situation. Si les policiers et gendarmes font bel et bien de l’accueil, il est faux de penser qu’ils le font comme les ISCG et dans les mêmes objectifs.

 

Sources et ressources :

http://www.infiressources.ca/fer/depotdocuments/Arsi%20concept%20d_accueil15.pdf